“Quelques retouches italiennes au patrimoine occitan”


Un plafond lambrissé et peint pour une église toute simple

Noailhac, blotti entre Sidobre et Montagne Noire

En septembre 2017, la signature d’une convention entre la Commune de Noailhac, le Conseil paroissial du lieu et la Fondation du Patrimoine a permis d’engager une souscription en faveur de la restauration et la protection des vitraux de l’église du village. Une première tranche de travaux, déjà programmée au printemps 2018, a été confiée à l’atelier de Castres, “en verre et contre tout” dirigé par Sklaerenn Imbeaud, Maître Verrier.

Dans l’enclos du cimetière, l’église Notre-Dame de l’Assomption possède un portail roman (remanié au XIXe siècle) et, à l’intérieur, un mobilier soigneusement conservé dont un beau lutrin et la “table de communion” en marbre de Caunes provenant de la Chartreuse de Saïx (de facture soignée comme en témoignent tous les éléments dispersés à la Révolution de cet insigne monument du Pays castrais).

C’est surtout l’immense plafond lambrissé et peint, quasiment intact, qui retient l’attention. Daté de 1845, il serait l’œuvre des Ceroni, peintres décorateurs itinérants d’origine italienne, auteurs du décor intérieur majestueux de l’ancienne cathédrale de Lavaur récemment restauré avec l’appui de la Fondation du Patrimoine

Recouvrant l’ensemble de la nef, le plafond de Noailhac est particulièrement réussi, sa structure horizontale étant adoucie par une bordure concave qui lui confère une belle légèreté. Entièrement conservé et dans un état satisfaisant malgré certaines faiblesses, il représente un exemple majeur et très original des décors religieux dans le sud du Tarn.

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Quand le colportage se met au service de l’architecture de brique

Le clocher italien de Saint-Jean de Rives

Dans la plaine du Vaurais, l’Agoût serpente à loisirs avant de se préparer à rejoindre le Tarn. En aval de Lavaur, Saint-Jean de Rives a choisi un site naturellement fortifié (probablement amélioré par l’adjonction d’un fossé transversal) entre la rivière et le cours d’un ruisseau profondément entaillé. Un point de contrôle du gué (devenu chaussée de moulin) dont une île ménagée au confluent a servi d’appui médian.

Un tel emplacement remonte au-delà de la période historique dans une configuration toujours très apparente alors que son “habillage” a suivi les évolutions de l’architecture et des conditions sociales… comme tant de bourgs et bourgades sur les rives des cours d’eau à la croisée d’une route.

L’église vient “ficher” ces agglomérations d’un clocher-signal pour les alentours tout autant que beffroi identitaire et instructeur du temps pour la communauté. À Saint-Jean de Rives, celui-ci fut élevé à nouveau en 1838, son prédécesseur étant en ruines. Ce sont des italiens qui furent appelés à l’édifier. Et puisque la brique leur était coutumière, ils la choisirent comme matériau mais en la traitant à leur façon… Une architecture familière sur la place de Peppone et Don Camillo qui ne dépare pas face aux colombages des jolies façades du village occitan.

La restauration de l’édifice qui a déjà commencé mérite d’être poursuivie, autant pour ses façades que pour protéger à l’intérieur mobilier et décor de belle qualité. Un effort conséquent dans lequel se sont engagés la Commune et les habitants qui mérite d’être accompagné. Gageons que l’appel aux dons qui vient d’être lancé avec la Fondation du Patrimoine est teinté d’accent particulier et chantant de quelque contrée italienne.

O.C.

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