Une exposition hors les murs de l’Institut des Arts du Masque de Limoux à Collioure : Mémoires Maritimes de Collioure à Carthage
Jusqu’au 5 mai 2019, Salle du Conseil Municipal (ancienne mairie de Collioure), place du 18 juin à Collioure (tous les jours sauf les mercredis)
C’est à Collioure, en 1979, avec une impressionnante apparition sur la mer de grandes barques catalanes, gagnant le rivage chargées de géants, d’oiseaux blancs, d’animaux et d’étranges musiques, que j’ai ouvert mon théâtre à la rue… (Guillaume Lagnel)
Suivirent de nombreuses créations de spectacles et d’événementiels aux confluences des mers jusqu’à St Jacques de Compostelle. Imaginés sur l’eau, avec des embarcations, ou sur terre à travers des espaces patrimoniaux: cortèges processionnels, autour d’ex voto et légendaires marins, mises en scène en référence aux riches patrimoines de l’Atlantique et de la Méditerranée.
Puis viendra Carthage, la mémoire des sables … Un spectacle qui se déroule comme un mystère antique, aux dimensions d’une tragédie, imaginé pour les ruines et théâtres antiques qui bordent les rivages de la Méditerranée. Guillaume Lagnel s’est alors spécialisé sur le “maritime de Méditerranée”, son histoire, ses traditions et son imaginaire.
Cette exposition “Mémoire” témoigne de l’une des étapes majeures -Maritime et Théâtre- d’un parcours artistique de 50 ans de créations et mises en scènes autour du patrimoine – avec L’Arche de Noé Compagnie Guillaume Lagnel – (25 ans à Toulouse / Occitanie / 25 ans à Perpignan Pays Catalans … Les représentations de ce théâtre sont désormais plus rares, L’invitation à fêter les 50 ans des Journées Romanes à St Michel de Cuxa en juillet 2018 fut une récente et magnifique occasion.
À l’occasion de cette exposition seront présentées les images inédites de la reconstitution d’une pêche au Sardinal en juin 1980, avec d’anciens pécheurs de Collioure. “La sardine a un œil au courant et l’autre au soleil”. Guillaume Lagnel avait filmé cette reconstitution initiée par la Fondation de Collioure aux côtés de deux éminents photographes : Bruno Gautier et Daniel Staquet.
C’est l’heure où à Epidaure…
La parade a connu ses plus grands moments sur la plage de Collioure et au cœur de Barcelone historique, au milieu de vastes concours de gens rassemblés non pour le théâtre mais ici pour danser la sardane, là pour jouir au bord de la mer d’une belle nuit d’été. Le théâtre venait en sus, plaisir inattendu et délicieux au milieu du plaisir promis. Ces lieux sont théâtraux, spectaculaires, ils portent les images au plus haut degré de la beauté et du sens. Qu’on imagine Collioure, ce samedi soir. La nuit tombe. Le long de la plage, au fond de l’anse, coincés entre le phare, au bout de la jetée – et la masse fabuleuse du Palais Royal, sous les platanes, les terrasses des bistrots sont envahies par la foule, pas uniquement des touristes d’ailleurs, une tradition pousse les gens d’ici à venir prendre le frais sur la côte, les premières lumières miroitent sur l’eau, c’est l’heure où, à Epidaure, le sable de l’orchestra se dore doucement des projecteurs.
Dépassant le cap de la colline qui borne l’horizon, deux barques jumelles s’avancent surmontées des bons géants, l’un rouge, l’autre vert, couleurs complémentaires, comme il se doit, autour du couple, les oiseaux blancs paraissent nains, même d’intense poésie, la foule se lève, envahit la plage, mais reste l’aire de jeu, vaste, avec la mer pour toile de fond, une de ces nuits qui hantent la mémoire des premiers spectateurs d’Avignon…“
Roger Payrot, août 1979, “Bonheur cet été l’Arche de Noé jouait ‘Eclats en Catalogne’ ” (aux éditions l’Aphélie Céret / Charles Greiveldinger)
Prochains Rendez Vous
- Masques en Scène au Festival Sculpture à Montauban, du 16 juin au 1er juillet : “Passage (s) Carthage”
- Masques en Scène à l’Institut des Arts du Masque à Limoux, du 18 juillet au 18 août : “La Paix fil à fil” inspiré de l’œuvre de Marc Chagall
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