Avant-poste des pays de l’Agoût sur le Lauragais, le sursaut des collines y fut le théâtre d’une révolte déjà condamnée
Une bataille effroyable si l’on en retient le nombre de combattants que les chroniques nous ont transmis : en mars 1211, cinq mille mercenaires allemands furent surpris sur leur trajet vers Lavaur où ils allaient prêter main forte à Simon de Montfort qui assiégeait la belle ville. L’alerte donnée, l’embuscade fut un plein succès pour les défenseurs des terres “mondines”. Tout y fut mêlé, le sang, la hargne et l’espoir d’arrêter cette déferlante sauvage que ce pays de soleil et de vent n’aurait jamais dû connaître. Une plaque commémorative cite les victimes des envahisseurs mais n’y a pas ajouté un mot sur les gens du pays…
Drôle de région dont l’histoire est écrite par ceux qui l’ont “reconstruite”…
Il en est de même à Avignonet tout proche, où le meurtre des inquisiteurs est qualifié de “massacre”, passant sous silence la cause profonde des horreurs de la guerre des “siens” contre les nôtres. Seul le monument des Cassès rappelle, muet et si digne, la tragédie qui redessina le Lauragais entre le Carcassès et la Ville Rose.
Dans la confusion des combats comme dans celle des narrateurs (de toutes époque et toutes obédiences), l’appréciation des croyances des uns et des autres n’a de clarté que pour les mercenaires de Montfort qui sont parfois même décrits comme de “pauvres pèlerins”, les résistants locaux étant en revanche tous promis à l’excommunication puisque indifféremment qualifiés de cathares.
Un article à relever dans la Dépêche du Midi sous la plume d’un confrère, Richard Bornia, amoureux de ce terroir qu’il voyage en funambule sur le fil de son passé.
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