Au village de Castanet-le-Bas, dans l’Hérault, un habitant qui m’accueillait sur mon chemin vers Saint-Jacques, concluait sur l’exode rural qui sévissait dans ces vieilles montagnes chenues des Cévennes occidentales : “il y a un temps pour vider la montagne, il y a un temps pour la remplir”.
Une distance face à la réalité immédiate que suscite le quotidien à vivre dans ces massifs montagneux revêches à toute vanité. Le constat de la succession inexorable des flux et reflux dans lesquels la Nature puise ses respirations vitales comme, également, nos quêtes et déductions qui se nourrissent de ce “va-et-vient” constant appelé de façon imagé et donc claire “phénomène de balancier”.
Une loi qui appelle à la maîtrise du rythme du métronome et surtout de son amplitude !
Une référence à laquelle nous raccrochons volontiers ce constat de l’invasion par la végétation des gorges de la rivière d’Agoût dans son contournement du Sidobre. La disparition des terrasses cultivées et celle simultanée des ovins et caprins qui défrichaient les lisières, ont rendu ces pentes abruptes amplement boisées jusqu’à masquer le site où devrait trôner le château de Ferrières. Ses tours ont aujourd’hui bien de la peine à dominer ces frondaisons.
Les clichés pris voici trois à quatre décennies en témoignent.
Ce qu’un jeune visiteur de la maison interpréta à sa manière avec une créativité surprenante du haut de ses sept ans pour avoir su traduire, après une patiente observation, l’aspect “pommelé” des arbres qui recouvrent la montagne comme la laine le dos d’un mouton… Je lui devais bien cela d’en féliciter Samuel !
O.C.
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