Dès lors que le vent se lève sur la Planète Bleue chacun, en son lieu, interroge la girouette de son choix…


À Ferrières, seul le Château maintient le cap sur ce qu’il domine.

Pourtant, les bourrasques de l’automne eurent raison de l’oriflamme sur la Tour Sud, et sur la Tour de Garde depuis des années, l’ange “bufaïre“ ne grince plus autour de son axe rouillé.

Bufaïre : terme occitan qui qualifie, en Lombardie, les joues potelées et rosies par l’effort d’un joueur d’instrument à vent ; ici, au Château, une belle trompette.

Loin de s’avouer vaincu, le vieil édifice s’est donc doté en pleine cure de rajeunissement et pour quelques mois encore, d’une flèche pivotante qui diffuse malgré elle les consignes dont use Éole pour traduire la volonté des dieux : ainsi, les “ferrièrols“ et leurs hôtes n’ont-ils plus qu’à accrocher leur regard à la grue démesurée qui survole l’enceinte médiévale pour savoir à quel vent ils sont voués.

L’almanach des girouettes (pamphlet de 1815)
Une vigie, témoin du chantier

Cependant, tel un mât démuni de voile et de pavillon, la présence de l’engin tournaillant au gré des bourrasques rassure sur la reprise du chantier qu’ont arrêté les froidures de l’hiver. Au printemps, en effet, la grue pourra à nouveau exercer pleinement ses talents jusqu’à saluer au début de l’été la restitution d’une toiture majeure des logis seigneuriaux.

Sans compter que l’achèvement de cette phase des travaux de restauration révélera certains trésors : ainsi, au second niveau de la Grande Salle —objet de tous nos soins—, une fenêtre à meneaux aura retrouvé son unité alors qu’à ses côtés sera rétablie la porte du palier supérieur de l’escalier à vis aujourd’hui disparu.

La grue, signal au-dessus des toits

Quelques mois d’efforts auront donc suffi à restituer la fière prestance de la façade noble, décor monumental qui s’élève au fond de la cour d’honneur désormais réhabilitée dans ses dimensions originales !

Un cadeau pour couronner deux siècles d’attentions de la part des générations qui s’y sont succédées et deux années de partage avec amis, donateurs et partenaires, institutions et professionnels : une fête à partager avec tous ceux qui nous offrirons le plaisir de les accueillir aux beaux jours.

2025 : une année singulière dans l’histoire du Château.

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