“Vision du passé dans les éclats d’un miroir brisé…”
Plusieurs commémorations viendront marquer le cinquantième anniversaire des événements survenus en 1968 :
- En avril, l’exposition que nous avions réalisée à l’Institut d’Art (rue Michelet) en faveur de la sauvegarde du quartier de St-Méry, des rues Pernelle, des Lombards et Quincampoix jusqu’à la rue Rambuteau menacés par l’aménagement des Halles et du Plateau Beaubourg,
- En mai, face à la pioche des démolisseurs, le sauvetage in-extrémis auquel nous avons participé ardemment de l’œuvre de Puvis de Chavannes en fond de scène du grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris,
- En juin, l’accueil que nous réserva le Pasteur Marc Bœgner grâce à l’amitié et la confiance du Pasteur Jean de Watteville,
- En août, au lendemain de l’invasion à Prague des chars soviétiques, l’admirable inauguration du Musée de Ferrières que nous avons créé avec l’appui total de notre famille et celui de nos amis et tuteurs que furent également Gaston Poulain, Paul Romane-Musculus, Cécil Mullens et Pierre Quoniam.
- Enfin, sous l’œil averti de Jacques Limouzy et Jacques Barthès, notre intégration dans l’équipe réunie par Gilles Naudet pour engager la création du Parc du Haut-Languedoc. Une nouvelle direction de notre parcours professionnel hors des Musées de France que nous avions jusque-là servis dans un engagement complet depuis le Louvre et le Cabinet des Estampes de la BnF jusqu’au Musée Goya de Castres et d’autres collections publiques dites “de Province”.
Certes, tous ces établissements que nous avons servis ou créés ont été, depuis, orientés vers d’autres objectifs que ceux que nous avions suscité pour notre part. Nous aurons garde d’en juger sinon de regretter qu’à l’ignorance du travail accompli par leurs prédécesseurs, nos continuateurs se soient crus obligé de le dénigrer. Nous ne retiendrons que la part admirable de ces expériences que nous avons vécues et rendrons ainsi le juste hommage que nous devons à ceux qui nous accompagnèrent pendant un quart de siècle à Ferrières et ailleurs dans ces réalisations.
Nous plaçons ici le cinquantième anniversaire de l’inauguration du Musée du Protestantisme en Haut-Languedoc (qui eut lieu le 24 août 1968) sous l’égide de cette caricature tête-bêche par laquelle la Réformation se plaisait à intervertir “tour à tour” (ils se jouent des tours… ) un cardinal et un bouffon. Nous la faisons nôtre —à notre “tour”— en substituant à l’ecclésiastique les élites calvinistes (anciennes et contemporaines) qui n’ont eu de cesse de contraindre le protestantisme premier (subsistant encore dans quelques foyers) dans un silence contraignant.
Les plus vertueuses actions de “fraternité religieuse” sont aussi pavées de solides désirs de conquêtes sinon de conversions… justifiant les moyens utilisés par le but à atteindre.
Comme dit l’adage : “ce qui est en bas est égal à ce qui est en haut… mais en est l’inverse”. Légende d’un masque de “Jean qui pleure et qui rit” de quelque théâtre No de sagesse indigène (ugh).
O.C.
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