Entre rêve et réalité, notre maison
Au tout début du XIXe, deux évènements scellent le déroulement des décennies jusqu’à nos jours :
- Achetant en 1825 le dernier des lots que le Maire lui cédait —pour l’avoir lui-même acquis en soufflant la chandelle lors de la vente du Bien National qu’il dirigeait—, notre ancêtre direct était enfin propriétaire de l’ensemble de l’édifice.
- Quelques années plus tard, l’alliance de son fils avec une descendante d’une branche cadette des premiers possesseurs du château le conduisit à s’installer dans les vieux murs : des bâtiments exigeants par leur ampleur et un état précaire causé par leur abandon progressif depuis un demi-siècle. Leur restauration était la seule issue pour qu’y soient aménagés les appartements des générations suivantes dans des espaces hors normes, sous des charpentes impressionnantes.
Depuis deux siècles, nos existences sont donc étroitement dépendantes du sort de la maison : pour preuve, après avoir pris des nouvelles de la famille, parents et amis ne manquent jamais de demander « comment va Ferrières », attention permanente pour un bien auxquels nous nous identifions par essence plus que par choix.
Durant le XXe siècle se succédèrent trois campagnes de travaux
- avant la Grande Guerre, la réfection des façades (ainsi que la préservation de la cheminée monumentale que voulait acquérir un antiquaire d’outre-Atlantique) ;
- dans les années 30, la réhabilitation des salles du “piano nobile“ (premier étage) et les travaux de confortation des deux tours de l’enceinte orientale (alors que le château, inscrit comme Monuments Historiques depuis 1925, perdait la magnifique tour du colombier au profit d’une voie communale) ;
- enfin, durant les deux dernières décennies du siècle, le renforcement des voûtes des caves, la stabilisation du pignon occidental, celle de la façade sur le jardin puis la réfection de l’appartement médiéval au second étage.
Au cours de cette même période, le château abrita un foyer culturel associant expositions de gravures et photographies à des moments musicaux de belle renommée (cf. la “Maison du Luthier“). C’est aussi à cette époque qu’intervint, en 1988, son classement au titre des Monuments Historiques (complétant son qui remontait à 1925).
Un site qui se mérite certes, mais fidèle à sa qualité de lieu de mémoire notamment au travers de rencontres et publications qui en font un des repaires pour l’âme des Pays d’Oc.
❖ ❖ ❖